NIVEAU: facile DUREE: 3H Ce sentier nous conduira dans une des rares forêts de la Grande Terre, le long de la Ravine Deville. Autrefois, la Grande Terre était recouverte de forêts . Au XVIII°s, les grandes cultures, comme celle de la canne,
ont provoqué un important défrichement.
Et c'est sur les buttes calcaires de Petit Canal que la Société Anonyme des Usines de Beauport, la SAUB,
plante cette forêt dans les années 1946/1952 ( comme celle de Poyen, plus au nord).
Elle est maintenant forêt départementale et l'ONF en assure la préservation:
34 ha de mahoganis, amandiers et autres poiriers.
Le départ de la balade se situe dans le virage avant Petit Canal, sous les Bois gli gli. La ravine est, en ce moment très asséchée. On suit une allée bordée de mahoganis... et aussi de Bois chique, Bois d'inde et Galba, dont les feuilles se ressemblent un peu. Nous nous essayons à les reconnaître. Et , bien sûr, on longe des parcelles de cannes.Parfois, quelques fromagers les dominent. Là-haut, un faucon crécerelle, un Gligli, nous surveille. N'oublions pas que le fromager a des propriétés magiques! Au point 2, avant de rentrer dans la forêt entre les mahoganis, on prend le chemin en face pour aller voir le moulin de Maisoncelle.
C'est sur cette habitation qu' on fit venir des japonais . N'ayant pas été payés, ils firent une grève très dure et de guerre lasse, les propriétaires les renvoyèrent chez eux Ecrits de Mr Boutin sur l'habitation Deville. Apres l'abolition de l'esclavage, la colonie avait besoin de main d'oeuvre.L'immigration indienne et japonaise de Kobe a apporté des engagés. Les dures conditions de travail, les mauvais traitements, les maladies mortelles, l'hostilite entre communautés ont eu raison de la main d'œuvre japonaise.Ils ont organisé à Deville une révolte avec des arrêts de travail, Les " grèves" étaient nées!Après une rixe sanglante entre japonais et indiens se terminant par la mort d'un engagé japonais et de nombreux blessés, ils demandèrent aux autorités leur rapatriement.Un tiers fut rapatrié.Cette tentative de recrutement des Japonais(uniquement des hommes), initié par le Crédit Foncier fut un échec et ne fut pas renouvelée.
Près du moulin, non loin de beaux vèpèlès, un batiment sert à déparasiter les boeufs
Les campêches sont très nombreux et particulièrement recherchés pour la fabrication du charbon de bois.
Il est donc nécessaire d'en surveiller la coupe. Par endroit, on retrouve les flaques d'eau stagnante de la Ravine. Etrange fleur du calebassier qui pousse directement sur le tronc. Au point 3, le sentier atteint un chemin de tuff qu'on suit sur 300m avant de repiquer dans le forêt. Nous pouvons ici voir la différence entre Mahogani grandes feuilles et petites feuilles. Les plantes cultivées sont à leur aise à l'orée de la forêt: pois de bois, sapotilles, ...
et les gliciridia servent joliment au balisage des terrains. On repart dans la futaie . Aux mahoganis se joignent les gommiers rouges, les poiriers dont le feuillage complète la nourriture des animaux d'élevage en saison sèche. Au point 4, à droite, le balisage fait un détour par la route Merisier, monval, raisinier,olivier ... autant d'arbres de forêt sèche qui ont pu reprendre leur droits grâce au couvert de cette plantation.
La boucle permet de se retrouver au point de départ.
Près de là, il reste des traces d'une ancienne voie ferrée qui servait au transport de la canne jusqu'à Beauport. Une petite balade de 2h environ...
Bien suivre le balisage,il a été récemment refait.